Les grands enjeux de la livraison BtoB en 2025
La livraison BtoB n’est plus un simple maillon logistique : elle devient un levier stratégique au service de la compétitivité. Selon la 4ᵉ édition du Baromètre de la livraison BtoB 2025, publié par Woop en partenariat avec InfoPro Digital, trois priorités dominent désormais les préoccupations des distributeurs.
La satisfaction client : un objectif central
Citée par 57% des entreprises interrogées, la satisfaction client s’impose comme l’enjeu majeur. Dans un contexte de concurrence accrue, garantir des livraisons fiables, flexibles et adaptées aux contraintes professionnelles est devenu indispensable pour fidéliser la clientèle et renforcer sa position sur le marché.
L’optimisation des coûts : une exigence de maîtrise économique
Pour 46% des répondants, la maîtrise des coûts de livraison constitue un défi stratégique. Alors que les attentes clients augmentent, les distributeurs doivent trouver un équilibre délicat entre qualité de service et rentabilité économique, afin de préserver leurs marges dans un environnement de plus en plus exigeant.
La rapidité d’exécution : un levier de différenciation
Également citée par 46% des entreprises, la rapidité d’exécution est devenue un critère clé dans la performance de la livraison BtoB. Les clients professionnels attendent des délais courts et précis, imposant aux acteurs du secteur de renforcer leur agilité logistique pour mieux se différencier.
Les principaux critères dans le choix des partenaires de transport
Trois facteurs arrivent nettement en tête des critères pris en compte pour le choix des transporteurs BtoB :
– Le coût (61%)
– Les délais de livraison (60%)
– La fiabilité du service (59%).
Ce trio reflète des préoccupations centrales : la maîtrise des dépenses logistiques, l’engagement sur les délais et la constance dans la qualité de service. Ces éléments sont jugés essentiels pour maintenir la satisfaction client et garantir la performance opérationnelle.
La digitalisation de la livraison BtoB : une transformation encore inachevée
Si la digitalisation est perçue comme un levier stratégique pour optimiser la livraison du dernier kilomètre, l’étude révèle que son adoption reste encore partielle. Moins de 40% des entreprises ont d’ores et déjà lancé des initiatives pour digitaliser leurs opérations logistiques, tandis que 38% prévoient de s’y engager prochainement. Ce chiffre traduit une dynamique positive, signe que la transformation numérique s’installe progressivement dans les priorités des acteurs du BtoB.
La digitalisation progresse, mais reste loin d’être généralisée. Moins de la moitié des entreprises se considèrent aujourd’hui en avance dans la modernisation de leurs opérations de livraison, preuve que de nombreux défis restent à relever pour faire de la technologie un pilier de performance.
L’étude met en évidence un net décalage dans l’adoption de la digitalisation selon la taille des entreprises. Les grandes structures, bénéficiant de ressources humaines et financières plus conséquentes, se déclarent nettement plus avancées dans ce domaine.
À l’inverse, les PME et ETI peinent à franchir le cap, freinées par des contraintes budgétaires ou un manque de priorisation stratégique. Aujourd’hui, 16% des entreprises se considèrent même en retard en matière de digitalisation de la livraison.
Concernant les technologies elles-mêmes, leur adoption reste hétérogène. Les solutions logicielles comme les TMS (Transport Management System), WMS (Warehouse Management System), DMS (Delivery Management System) ou VRS (Vehicle Routing System) affichent chacune des taux de déploiement inférieurs à 33%. De plus, si l’intelligence artificielle suscite un vif intérêt – avec 73% des entreprises déclarant l’utiliser ou prévoir de le faire – son usage effectif reste encore limité à une minorité d’acteurs.
Ce constat souligne l’importance d’un accompagnement adapté pour permettre aux entreprises, notamment les PME et ETI, de bénéficier pleinement des opportunités offertes par la digitalisation : optimisation des coûts, amélioration de l’efficacité opérationnelle, et augmentation de la satisfaction client.
L’externalisation de la livraison : un levier stratégique
Face à l’augmentation des exigences en matière de délais, de flexibilité et de qualité de service, les distributeurs BtoB font de plus en plus appel à l’externalisation pour renforcer leur performance logistique.
D’après le Baromètre de la livraison BtoB 2025, 85% des entreprises interrogées externalisent au moins une partie de leurs opérations de livraison. Seules 15% continuent à s’appuyer exclusivement sur leur propre flotte.
La tendance est clairement au modèle hybride, adopté par 62% des entreprises, combinant ressources internes et recours à des partenaires externes. Ce fonctionnement mixte permet aux distributeurs de bénéficier d’une souplesse opérationnelle précieuse, de limiter les lourds investissements liés à l’acquisition et à la gestion de flottes propres, et de mieux absorber les pics d’activité.
Externaliser la livraison, c’est aussi accéder à une expertise logistique de haut niveau. Cette stratégie est particulièrement répandue parmi les entreprises de taille intermédiaire, qui peuvent ainsi concentrer leurs efforts sur leur cœur de métier tout en s’appuyant sur les compétences spécialisées de prestataires aguerris.
Le succès de ce modèle ne repose néanmoins pas uniquement sur le choix des partenaires. Il impose également un pilotage rigoureux de la performance logistique. Celui-ci induit un suivi précis des délais, des coûts et de la qualité de service, pour répondre aux attentes de clients toujours plus exigeants et préserver la compétitivité des distributeurs sur leur marché.
La gestion de l’impact environnemental : un nouveau pilier stratégique
En 2025, la réduction de l’empreinte carbone des livraisons s’impose comme un enjeu stratégique incontournable pour les acteurs du BtoB.
Selon le Baromètre de la livraison BtoB 2025, 87% des entreprises ont engagé, ou prévoient d’engager, des actions concrètes pour limiter l’impact environnemental de leurs opérations logistiques.
Une prise de conscience portée par la RSE et la différenciation concurrentielle
Loin d’être perçue comme une simple contrainte réglementaire, la transition écologique est majoritairement motivée par des convictions profondes : 74% des entreprises placent leurs engagements RSE au cœur de leur stratégie, et 53% y voient un levier de différenciation concurrentielle. Les obligations légales (zones à faibles émissions, directive CSRD…) ne viennent qu’en cinquième position, preuve que les démarches environnementales sont désormais volontaires plutôt que subies.
Des pratiques écoresponsables encore en phase d’accélération
Si la volonté est manifeste, les pratiques restent encore inégalement déployées, notamment en comparaison avec le secteur du BtoC. En moyenne, chaque distributeur BtoB a mis en place quatre initiatives pour limiter son impact environnemental. Les principales actions engagées incluent :
– Le recours à la livraison groupée, privilégiée par 51% des entreprises
– L’intégration de flottes électriques ou hybrides (49%)
– L’optimisation des itinéraires et des tournées grâce aux technologies comme l’intelligence artificielle (45%).
Des écarts marqués selon la taille des entreprises
Les grandes entreprises, plus exposées à la pression médiatique et aux attentes réglementaires, apparaissent comme les plus avancées dans cette transition : 57% d’entre elles ont déjà concrétisé des actions majeures, contre seulement 27% pour les PME/ETI. Ce décalage souligne l’urgence d’accompagner les structures de taille intermédiaire et de leur offrir des solutions adaptées pour accélérer leur bascule écologique.
Perspectives : les axes stratégiques pour les années à venir
Le Baromètre dresse une feuille de route claire pour les années à venir. Les priorités identifiées par les entreprises sontles suivantes:
– Optimiser les coûts (89%)
– Améliorer la performance et la qualité de service (82%)
– Réduire l’impact environnemental des livraisons (78%)
Pour atteindre ces objectifs, plusieurs leviers d’action sont identifiés.
Le renforcement de la communication entre clients et transporteurs est considéré comme essentiel pour assurer une meilleure transparence tout au long de la chaîne de livraison.
La diversification des options de livraison constitue elle une réponse directe à la montée des attentes en matière de flexibilité. Proposer des créneaux sur mesure, livrer sur site ou en point de retrait devient indispensable pour s’adapter aux contraintes spécifiques du BtoB.
La digitalisation continue de jouer un rôle clé dans cette évolution. Les entreprises prévoient d’investir massivement dans des solutions technologiques permettant la visibilité en temps réel, l’automatisation des flux logistiques et la gestion proactive des anomalies.
Enfin, la transition écologique reste une préoccupation forte, partagée aussi bien par les PME/ETI que par les grandes entreprises, même si ces dernières se montrent particulièrement engagées dans cette démarche.
La convergence des priorités entre différentes tailles d’acteurs confirme que les défis de la livraison BtoB appellent des réponses globales, résolument tournées vers l’innovation, la durabilité et l’excellence opérationnelle.